Le poids des silences : ces vérités qu’on tait trop souvent
Il y a des mots qu’on retient, des phrases qu’on avale, des vérités qu’on enterre au fond de soi. Non pas par lâcheté, mais par habitude. Par peur de déranger. Par envie de préserver la paix ou d’éviter les regards accusateurs. Pourtant, ces silences, aussi silencieux soient-ils, ne sont jamais vraiment neutres. Ils ont un poids, un poids qui s’alourdit avec le temps.
À force de taire, on finit par s’éteindre un peu. Ces silences qu’on croit inoffensifs nous rongent de l’intérieur. Ils prennent la place des cris qu’on n’a pas osé pousser, des confessions qu’on garde pour soi comme un fardeau intime. Chaque mot non-dit est une pierre ajoutée à notre mur intérieur, une barrière invisible entre nous et le monde.
Combien de fois avons-nous souri alors qu’on voulait pleurer ? Dit “ça va” alors que rien n’allait ? Accepté l’inacceptable juste pour ne pas froisser ? Ce sont ces petites trahisons quotidiennes, banales mais profondes, qui nous rappellent que le silence peut être aussi lourd que la parole peut être libératrice. Car garder tout pour soi, c’est aussi refuser de se soulager, de se libérer.
Briser le silence, ce n’est pas faire du bruit inutile. Ce n’est pas un acte d’agression ou de provocation. C’est avant tout un acte de courage, de résilience. C’est reprendre sa place dans le monde, affirmer son droit d’exister pleinement. C’est dire ce qu’on pense, même si la voix tremble, même si le cœur doute. C’est poser des mots là où il n’y en avait plus, ouvrir une fenêtre dans une pièce trop longtemps fermée.
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